Et le corps dans tout ça ?
« Traverser la vie le coeur fermé, équivaut à faire un voyage en mer dans la cale du navire. » Alexander Lowen
« Rien n’est dans l’intelligence qui n’ait pas été d’abord dans les sens. » Tommaso d’Aquino
« Je tiens toute démarche qui part de la réflexion de l’esprit sur lui-même pour stérile et que, sans le fil conducteur du corps, je ne crois à la validité d’aucune recherche. » Nietzche
Pour descendre dans nos profondeurs et connecter les parties les plus intimes de nous-mêmes, nous devons tourner notre regard vers l’intérieur de nous-même et oser une traversée des différentes couches qui nous constituent, car il y a des moments plus ou moins longs où l’urgence est de chercher plus loin… De petits aménagements de notre zone de confort peuvent ne pas être suffisants pour soulager tout sentiment de stagnation ou de frustration. Nous devons alors examiner nos vies et nous-mêmes plus avant pour commencer le travail…
Tout ce dont nous avons besoin pour contacter la joie se trouve à l’INTÉRIEUR.
Mais, bien souvent, les résidus de nos vies s’accumulent créant des couches et des couches autre de notre « centre », qui rendent difficile l’accès à ce centre, ce noyau de notre être.
La première couche concerne notre mental. Nos listes de choses à faire sont moins le problème que nos pensées. La deuxième couche concerne notre coeur. Ici, les déceptions et les blessures du passé sont souvent des paravents à nos fragilités profondes. Nous nous attardons alors sur les blessures, les déceptions sans aller plus loin.
Si nous pouvons traverser ces couches et aller au-delà de ce qui nous a affecté ou nous affecte, nous pouvons alors nous reconnecter à notre pouvoir personnel, nos instincts, nos impulsions organiques. Ici, réside notre vérité, sur laquelle nous pourrons construire une vie authentique. Cela ne veut en aucun cas dire gommer ce qui fait obstacles et génère douleurs et contractions. Mais, aller profondément en soi, c’est vivre du point de vue de son authenticité, c’est vivre de plus en plus en conscience et regarder sa beauté intérieure se déployer et d’offrir.
Au coeur de ce cheminement, il y a le corps, le corps-conscience, le corps-énergie, notre corps-maison…
Notre corps nous parle, nous dit-on. Mais l’écoutons-nous seulement ? Il nous envoie de nombreux signaux, des messages à travers la manière dont nous bougeons, à travers les sensations qui émergent et l’habitent, à travers les gestes et expressions qui permettent de communiquer.
Il est dit que le corps ne ment jamais. Mais l’écoutons-nous vraiment ? Excitation, nervosité, anxiétés, peurs, colères, tristesses, etc… sont quelques-uns des messages forts qu’ils nous envoie pour que nous l’écoutions. Ainsi, notre corps serait une boussole.
Pour commencer à nous accorder à la forme subtile de ce que le corps nous dit, il est donc important de communiquer avec lui. Accueillir chaque sensation ou sentiment comme un message, un messager de sagesse. S’accorder à ce que votre corps vous dit à propos des situations et des personnes que vous rencontrez. Écouter aussi comment les autres communiquent avec leur corps. Quand nous choisissons d’être réceptif et de recevoir le langage de notre corps, nous entendons et comprenons bien plus à propos de nous et des autres que nos représentations -qui souvent nous emprisonnent- nous le permettent.
L’enjeu est un corps retrouvé, riche de possibilités d’expériences hors catégories anatomiques, mais qui correspondent à différentes façons de le « raconter » :
– Corps-contenant (fermé/ouvert, dedans/dehors, corps-maison, corps-prison, corps-temple)
– Corps-substance (corps-feu, corps-eau, corps-bois)
– Corps-biologique (corps animal, corps végétal, corps minéral,…)
– Corps-vécu (état modifiés de conscience, corps émotions)
– etc…